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Pourquoi la musique est-elle bénéfique pour les enfants?

L'école de musique Accademia d'Archi à Genève confirme que la pratique d’un instrument développe les capacités cérébrales et motrices des enfants. Tests et études scientifiques à l’appui.

La musique fait du bien, on s’en doutait. A l’écoute d’une chanson, le temps d’un morceau, on oublie ses contrariétés, son stress diminue, les émotions se libèrent. D’un point de vue scientifique, des experts ont relevé depuis quelques années, d’autres bienfaits associés à la musique. «Les neurosciences ont prouvé que jouer d’un instrument améliore les fonctions exécutives du cerveau, remarque Laurence Cotting, directrice pédagogique et enseignante à l'Ecole en Musique, à Chêne-Bougeries. L’acquisition du langage est accélérée, l’écoute, l’attention et la motricité sont également favorisées.» Dans l’établissement qui accueille les enfants de 3 ans à 12 ans, les parents n’ont pas toujours conscience au départ, de l’importance d’un enseignement musical. «C’est souvent après le spectacle de Noël où ils voient ce que cela provoque chez leur enfant que les parents décident de lui faire faire de la musique», note Mme Cotting.

L’habileté musicale «joue» sur la plasticité du cerveau et aide les enfants à mieux se concentrer et à réfléchir. De quoi obtenir de meilleurs résultats scolaires et d’avoir une vie collaborative et sociale plus riche. L’initiation, l’éveil musical peut commencer à partir de 3-4 ans.
L’enfant prend plaisir à découvrir et à tester plusieurs sonorités de petits instruments comme le tambourin, les maracas ou le xylophone.

Une corde à son archet

La musique a tout d’une potion magique dans laquelle il est bon de tomber le plus jeune possible. «L’intérêt pour l’apprentissage musical des tout jeunes s’est accru ces dernières décennies, observe Raffaello Diambrini-Palazzi, directeur de l’école de musique Accademia d'Archi, à Chêne-Bougeries. Il n’y a pas de contre-indication, que des avantages sur le plan neurologique, social ou tout simplement des loisirs.»

Accademia d'Archi qui fête ses vingt ans d’existence a financé une étude en collaboration avec la Haute école de santé de Genève qui s’intitule «Impact de l’orchestre en classe au sein d’une école publique genevoise sur le développement cognitif et sensorimoteur de l’enfant».
Menée pendant trois ans par la professeure Clara James et son équipe auprès de deux groupes d’enfants, l’un pratiquant intensivement la musique, l’autre suivant un cursus scolaire standard, les résultats ont été publiés en décembre 2018.

Cette étude confirme que l’entraînement musical renforce la mémoire de travail, modifie la pensée logique et d’autres facultés cognitives liées à l’attention. Pour un enfant de cinq ans, tenir un violon entre ses petites mains et réussir à coordonner ses gestes requiert à la fois une dextérité manuelle et cérébrale.

«Il y a en effet une grande différence de maniement entre la main droite et la main gauche, entre celle qui tient l’archet et l’autre l’instrument, explique M.Diambrini-Palazzi. C’est un défi qui active les échanges entre les deux hémisphères cérébraux. » Ce meilleur «câblage» des différentes zones du cerveau permet en plus au jeune musicien d’optimiser ses compétences scolaires et de booster son quotient intellectuel. L’activité musicale facilite aussi le lien social, la coopération plutôt que la compétition entre ceux et celles qui ont en partage, un univers de sons et d’émotions, un langage universel qui va bien au-delà des mots.

François Jeand’Heur

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