Aide-toi et la Terre t’aidera
Ou comment dans son quotidien, les écogestes peuvent permettre à chacun d’entre nous, enfant comme adulte, de mieux partager les ressources et de mieux consommer.
Le chauffage, tu baisseras, les lumières tu éteindras quand tu sors de la classe. Ces quelques commandements font partie des mesures mises en place par les élèves thônésiens des classes primaires 7H et 8H. Les recommandations émanent du programme Robin des Watts mené à Thônex depuis 2010, par l’association Terragir, installée à Meyrin. « Les jeunes passent concrètement à l’action, constate Emilie Delpech, responsable des projets scolaires à Terragir. Là où c’est trop chauffé, trop éclairé, ils vont dresser un bilan énergétique, sensibiliser leurs camarades d’école aux écogestes, proposer un plan d’économie d’énergie. »
Ce qui motive les élèves n’est pas seulement d’établir un diagnostic de leur bâtiment, mais la mise en place du projet Sud qui consiste à apporter de l’énergie à ceux qui en manquent. « L’objectif est de réinvestir l’argent économisé par la ville dans une commune du Sud, explique Mme Delpech.
Au Pérou, par exemple, nous avons déjà aidé 18 écoles à poser du double vitrage, à isoler les locaux. » Avec le soutien d’associations comme Terre des Hommes Suisse, Graine de Baobab, CEAS, la vocation de Robin des Watts – comme son nom le suggère –, est de prélever aux riches un peu de leur abondance énergétique pour la redistribuer à d’autres qui en ont besoin. « Pour les élèves, ce projet a beaucoup de sens, assure Mme Delpech. Ils se sentent utiles et se montrer solidaires les rend fiers. »
Si un battement d'aile de papillon peut provoquer une tornade à l'autre bout du monde, les écogestes d’élèves suisses peuvent tout aussi bien améliorer la vie d’écoliers moins nantis qu’eux.
T'as pas de shampooing durable, non, mais allô...
C’est un drôle d’atelier où les participantes semblent jouer à la dînette. « Ça y ressemble avec nos mini-fouets et nos mini-émulsionneurs, convient Virginia Tournier, animatrice et cofondatrice de l’association Naries, à Chêne-Bourg. A compter les gouttes, à mélanger soigneusement les matières dans un bain-marie, nous avons aussi un petit air d’apprenti chimiste. »
L’intérêt du cours en dehors de son aspect ludique est de fabriquer ses propres cosmétiques et ce, à moindre coût.
« C’est économique et écologique à la fois, note Mme Tournier.En une soirée, on arrive à faire 2 baumes à lèvres, 3 roll-on, 2 sels de bain qui vont pouvoir se conserver pendant quatre mois. » Ces femmes ont décidé de bannir les substances susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens, des sulfates ou du parabène. Elles prennent toujours soin d’elles, mais font un pas de côté et s’essaient aux recettes naturelles. Huiles essentielles végétales, beurre de karité, sels d’Epsom sont quelques-uns des ingrédients nécessaires à une fabrication maison.
A l’atelier Naries, on apprend à y faire aussi de la lessive, de l’adoucissant et on pense y élaborer bientôt d’autres produits utiles comme du liquide vaisselle ou du déodorant. La plupart des préparations sont faciles à réaliser et ne prennent pas beaucoup de temps. « D’autres niveaux sont plus difficiles, rajoute Mme Tournier. Comme créer des crèmes anti-âge pour le visage, du dentifrice ou du shampooing solide. Aujourd’hui, les cosmétiques naturels sont en vogue. » A côté des grandes manifestations de jeunes pour le climat, il y a de la place pour ces petits gestes du quotidien qui finissent par changer nos mauvaises habitudes de (sur)consommation. Les écogestes sont à l’écologie ce que les bonnes manières sont au savoir-vivre, des règles élémen’terre…
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