Les travailleurs sociaux hors murs épaulent les jeunes en difficulté, leur redonnent confiance et les aident à reprendre leur vie en main.
C’est la rentrée, l’été touche à sa fin. Dans son bureau situé juste au-dessus du Spot, la maison de quartier de Chêne-Bourg, Franck Jaffré, animateur socioculturel et responsable provisoire de l’équipe Chêne & Co, checke son agenda ouvert devant lui.
« Pour une grande partie de l’équipe, la reprise a déjà eu lieu mi-août avec la quatrième édition du festival Déchênés, confie-t-il. C’est une des actions que nous organisons avec différents partenaires des communes de Chêne-Bourg, Chêne-Bougeries et Cologny. »
Musique, culture, sport, le programme du festival dédié aux jeunes est une bonne occasion pour les TSHM qui animent des ateliers, de rester au contact. Approcher les jeunes, mieux les connaître, gagner leur confiance est indispensable pour les aider.
« L’objectif est d’être identifié, note M. Jaffré. Quand ils auront des soucis, ce sera plus facile pour eux de venir nous voir. »
Des jeunes qu’ils côtoient, tous ne posent pas heureusement de problème et le travail tient davantage de la prévention, de la sensibilisation. Sur l’agenda est prévu pour le lendemain, un rendez-vous avec le responsable de Point Jeunes à Genève.
«Nous avons plusieurs sujets au menu, rapporte Franck Jaffré. Nous voulons voir comment mieux accompagner les jeunes qu’on leur amène et les convaincre de faire venir un éducateur pour animer une fois par mois, un atelier autour de la citoyenneté.» Dialoguer avec des institutions, trouver une formation, un logement, toutes les démarches des TSHM petites ou grandes comptent quand la vie de certains jeunes est sur le fil du rasoir.
Ce n'est pas une maison bleue adossée à la colline comme le chantait Maxime Le Forestier mais on s'y retrouve aussi ensemble après des années de route, voire de galère.
Pour les jeunes qui ont posé leurs bagages, la maison « au coin de la rue » comme on la désigne, est un endroit où ils peuvent pendant un an ou deux, prendre le temps de se recentrer.
« C’est un projet-pilote pour lequel Chêne-Bougeries a mis à disposition des locaux, explique M. Jaffré. Sept jeunes disposent d’une chambre, d’une cuisine commune, d’une salle qui héberge également Horizons nouveaux, l’association d’aînés de la ville. Pour nous, l’enjeu est le vivre ensemble. »
Pour des jeunes en rupture familiale ou scolaire, rien n’est simple : le logement, les études, l’aspect relationnel… D’ailleurs, des entretiens sont inscrits sur l’agenda en fin d’après-midi.
« Quand un jeune a du mal à communiquer par exemple avec son assistante sociale, on va lui apprendre à réagir calmement, à ne pas péter les plombs », remarque l’animateur. Parce qu’il est parfois son meilleur ennemi, le jeune a besoin d’être coaché tant sur sa façon de faire les choses que sur sa manière d’être.
C’est à cet effet que de nouveaux ateliers de développement personnel, de danse ou même de massage sont programmés prochainement. « En plus des sorties rando ou des ateliers réseaux sociaux, nous mettons en place ces thématiques en lien avec le bien-être, le travail sur soi, car un jeune qui se connaît qui s’épanouit a plus de chances de trouver une formation, un emploi qui lui corresponde vraiment », affirme M. Jaffré. Ainsi se remplit l’agenda des TSHM…
François Jeand’Heur
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