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Comment gérer la colère de mon adolescent ?

Comment calmer mon adolescent quand il est en colère?

 La colère est une émotion essentielle qui peut être difficile à vivre pour votre enfant et difficile à gérer pour vous. Face à cette colère, voici quelques conseils pour s’en sortir au mieux :

  1. Enfant colérique, pourquoi?
  2. Facteurs pour limiter la colère en famille
  3. Questions les plus fréquentes

Résumé d'une conférence donnée par le Dr Nahum Frenck,
thérapeute de famille

1. Recette pour fabriquer un enfant colérique ! (car on ne naît pas coléreux)

L’enfant est le fruit d’une co-construction familiale, nourri du comportement des uns et des autres. Chaque membre porte une responsabilité des agissements de l’enfant. Plusieurs éléments peuvent amener un enfant à devenir colérique :

  • L’ambiguïté des messages : Durant son développement l’enfant a besoin d’un cadre clair pour savoir ce qui est permis de faire ou non. L’ambiguïté des messages donne à l’enfant la liberté de les interpréter comme il le souhaite, et donc de sortir de ce cadre flou. Dans sa famille, l’enfant va être confronté à différents repères : ceux propres au père, les « REPERES » ; et ceux propres à la mère, les « REMERES ». Face aux deux, l’enfant est un perdu et la colère peut émerger de ce changement de règles permanent.

Comment résoudre cela ? La solution est simple, il faut établir des « REPEMERES » ! Les parents doivent s’accorder pour donner à leur enfant des repères communs et uniques, qui ne varient pas entre chaque parent. Ainsi, l’enfant est encadré dans son développement par des « REPEMERES » qui l’accompagnent comme des jalons marquant la route.

  • Crier pour communiquer : Généralement, les personnes ont tendance à lever le ton quand ils rentrent en colère. Maintenir un ton apaisé, ou tout du moins un climat calme, assure une meilleure communication et fait diminuer les tensions qui entravent la bonne conversation.
  • Informer vs demander la permission : Il ne faut pas confondre une information et une demande de permission. C'est à nous, parents, de demander à l’enfant qu’il clarifie ses termes. Demandez-lui de reformuler sa phrase avec d’autres mots. N’oublions pas qu’en fonction de l’âge, les requêtes ne sont pas les mêmes :
    • A 12 ans, un enfant demande à ses parents la permission de sortir le soir.
    • A 19 ans, un jeune adulte informe ses parents qu’il sort. Il ne demande pas la permission.

2. Facteurs susceptibles de limiter la colère dans une famille

L’identité : Reconnaître chaque enfant comme une personne unique. Évitez les termes englobant comme « Les enfants à table » mais plutôt « Pierre, Marie à table ». Il est important pour les enfants de les traiter de manière inégale mais juste. Un enfant de 5 ans ne se couche pas à la même heure qu’un enfant de 12 ans.

L’estime de soi : Il est primordial que votre enfant se sente respecté dans sa réalité, quand bien même elle est très différente de la vôtre. Pour rentrer en discussion avec lui, accepter sa vision du monde pour qu’il se sente reconnu et que vos mots puissent être entendus.

La compréhension : La colère nait souvent d’une souffrance, d’un sentiment de ne pas être compris. Permettre à votre enfant d’être reçu et entendu dans sa détresse ouvre au mieux le dialogue

Respect du territoire de chacun : l’adolescent a besoin de frontières plus ou moins étanches avec les membres de sa famille et ses pairs. Pour exister de manière autonome, être un individu différencier de ses parents, il a d’une peau qui fait office de frontière. Cette peau au sein de la famille, ce sont les lieux privés de chacun.

La communication : elle doit être bidirectionnelle. Je t’écoute parce que tu as quelque chose à me dire et que ça m’intéresse, et vice-versa.

Autonomie : Désigne la possibilité de faire des choix, y compris le droit de faire de mauvais choix que l’on ne ferait pas à sa place. C'est un des éléments clé de la phase de l'adolescence.

La sécurité : Se sentir à l’abri des risques que la vie recèle. Les parents doivent offrir à leur enfant dans la mesure du possible, un espace sécurisé pour leurs enfants, assurant le meilleur développement et un sentiment de sérénité en eux.

Rythme : Respecter le train de vie des enfants. Nous autres adultes considérons le temps comme une ressource à exploiter en permanence, à presser et compresser au maximum pour ne pas perdre une miette. « Tu vas être en retard » « Dépêche-toi » « On a pas le temps pour ça », toutes ces zones de conflit relève plus de l’imposition de l’autorité que du véritable gain de temps. Car les quelques minutes grappillées au cours de la journée à coup de stress et de pression, ne font pas de différence en fin de journée …

Confort : Le bien-être physique et psychique des parents est un prérequis. Il faut être à l’aise dans son rôle – ô combien difficile – d’être parent. Il faut parvenir à distinguer le travail et la vie à la maison. Ne pas hésiter à demander de l’aide ou se renseigner pour vivre mieux la parentalité !

 

3. Questions les plus fréquentes

 Territoires : mes deux enfants ont la même chambre. Que faire ?

Il faut laisser tel quel, les territoires ont déjà été attribué. Méfiez-vous en intervenant de manière équitable de ne pas faire plus de dégâts. Les enfants ont leur hiérarchie personnelle qui fait sens pour eux.

La sécurité : je peine à faire la distinction entre ma crainte de mère et la sécurité de mon enfant

De nouveau, il faut le lui dire. Reconnaissez sa demander en acceptant qu’il fasse ce qu’il souhaite tout en exigeant qu’il vous rassure. Dès que vous êtes à l’aise, il faut lui donner votre aval. À cet instant, il se sentira écouté et accepté dans ses envies. Vous pouvez lui dire ouvertement : « Je t’aime, et tes activités me font peur. Rassure-moi, et je serai apaisé. Si je ne tenais pas à toi, je n’aurais aucune crainte. »

Mon enfant me nargue, elle ne se met jamais en colère. Comment agir pour qu’elle exprime cette colère ?

Revenons au principe de base : il faut le lui dire. « Je n’apprécie pas cette manière de communiquer, j’aimerai que tu changes pour quelque chose de plus sain pour nous deux. Si tu es en colère contre moi, tu peux me le dire de façon respectueuse et je t’écouterai ».

Jusqu’où le laisser exprimer sa colère ?

Vous pouvez laisser votre enfant exprimer sa colère jusqu’à ce que vous ne puissiez plus la recevoir. Puis quand votre enfant s’est calmé, vous pouvez discuter avec lui pour gérer ses colères. N’hésitez pas à solliciter l’aide à votre enfant, il faut lui demander de nous aider à le comprendre.

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