Notre expert
Samaritains, grands maux et petits soins

Célia Castella, présidente de la section des Samaritains des Trois-Chêne revient pour Genevefamille sur la période que les habitants des 3 Chêne – mais aussi ceux de la planète entière – ont vécu récemment.


La Family
– Le quotidien de tous les citoyens a été chamboulé par la pandémie du coronavirus survenue ces dernières semaines et l'urgence de la situation…

Célia Castella – Nous avons eu à faire et nous faisons encore face à un ennemi invisible. Avec cette crise sanitaire, nos activités se sont arrêtées et nous nous sommes mobilisés pour venir en aide à la population.

Comment les Samaritains se sont rendus utiles ?

Nous avons été présents dans un registre plus humain de solidarité. Ça a pu être un soutien téléphonique pour tenir compagnie aux personnes isolées et vulnérables comme les personnes âgées. A titre personnel, j’ai été faire les courses pour ma voisine ou des gens dans les 3 Chêne.

Les Samaritains étaient loin de leurs missions ordinaires …

Ce n’était pas une situation d’urgence au premier sens du terme où il faut arrêter une hémorragie ou procéder à une réanimation. D’habitude, nous assurons les postes sanitaires dans les manifestations, les concerts, ceux notamment d’Opus One à la salle des fêtes de Thônex. Nous dispensons aussi des formations de secourisme au grand public, des cours pour le permis de conduire. Là, il a fallu s’adapter, garder son calme.

A quels besoins avez-vous répondu ?

En collaboration avec la police et les pompiers volontaires, certains Samaritains ont été réquisitionnés pour effectuer des patrouilles de prévention à Genève. D’autres ont participé avec le Centre de transfusion sanguine des HUG, aux collectes de sang dans différentes communes du canton. Dans le cadre de la coordination cantonale, les Samaritains disponibles se sont inscrits sur le site de la Croix-Rouge afin de venir en aide à ceux et celles qui étaient en difficulté.

Qu’avez-vous constaté ?

On s’est rendu un peu plus compte à cette occasion que l’isolement, la solitude font des dégâts. Quand une personne âgée est seule chez elle, qu’elle ne peut pas aller chez le coiffeur ni recevoir des amis pour jouer aux cartes, la vie devient compliquée. Et on se sent d’autant plus démuni quand on ne maîtrise pas bien les outils informatiques pour garder le lien.

Les Samaritains ont fait leur part dans ce grand élan de solidarité ?

On parle souvent du bon Samaritain. Dans cette épreuve, on a joué notre rôle sur le plan relationnel en agissant auprès de ceux qui avaient peur ou de ceux qui ne réalisaient pas trop ce qui leur arrivait. Notre formation nous a appris à réagir dans certaines situations, à savoir gérer le stress.

Vous n’avez pas eu peur d’attraper le virus ?

Avant d’aider les autres, on commence par se protéger soi-même. Nous avons respecté les mesures préconisées par l’OFSP : lavage de mains, respect des distances. Concrètement pour les courses, nous les avons laissées devant les portes pour éviter tout contact avec les personnes.

Après avoir vécu cet épisode inédit et exceptionnel que vous en reste-t-il ?

Il faudra faire un bilan quand tout cela sera derrière nous. J’espère que l’on va continuer à aider les personnes malades et vulnérables autour de nous, c’est important. Pour notre section des Samaritains, ce sera une année compliquée avec tous les cours et les postes sanitaires annulés. Nous aurons probablement un trou dans notre trésorerie même si bien sûr, on va survivre !

Vous aviez hâte de retrouver une vie normale ?

Revoir les personnes qu'on aime, aller au bureau, recommencer à travailler fait du bien. Sans oublier les vacances prévues au mois d’août que l’on va apprécier tout particulièrement.

 

François Jeand’Heur, mai 2020

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