Des cris, des pleurs, un sentiment d’injustice chez le pré-ado ; de la fatigue, un sentiment d’être en conflit avec son jeune et de ne pas respecter ses émotions. La gestion de la colère chez le jeune est loin d’être simple parce qu’elle peut vous faire sortir de vos gonds !
Avant de voir comment il est possible de gérer la colère de son jeune, il est important de rappeler ce qu’est la colère. C’est une des cinq émotions de base (avec la joie, la tristesse, le dégout et la peur). Elle est donc un élément essentiel à la vie en groupe et à la communication. Elle apparaît quand l’individu se sent agressé, frustré, victime d’une injustice. C’est une émotion intense qui modifie l’état psychologique et physiologique de la personne. Ses capacités de réflexion sont réduites, remplacées par mise en acte (pleurs, cri, de la violence).
À présent que nous savons que la colère est une émotion intense qui limite le raisonnement et qui exprime une insatisfaction/injustice, voyons comment il est possible de gérer celle de son pré-ado. Une des méthodes consiste à effectuer 4 étapes pour pallier son expression : Ecouter, Valider, Calmer, Raisonner.
Avant tout, il est nécessaire de savoir pourquoi il est en colère selon lui. L’idéal est que le jeune puisse mettre des mots sur ce qui le met dans un état de colère : une moquerie à l’école, un désaccord sur une règle qu’il trouve stupide, etc. C’est un moment où il faut être en mesure d’accueillir la colère de son pré-ado, ce qui implique d’être soi-même en capacité de le faire ! Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à prendre un petit temps pour vous.
Exemple : « Je vois bien que tu es en colère, est-ce que tu arrives à me dire ce qui t’a en colère comme ça ? » « Oui t’es en colère, tu as quelque chose à me dire, donne-moi trente secondes pour que je puisse t’écouter »
Dans le cas où votre jeune ne veut pas parler, respecter son choix ! Le contraire risquerait de le mettre encore plus en colère. Essayer de réaborder le sujet une fois la tension redescendue.
Puisque la colère vient d’un vécu d’injustice, d’une insatisfaction, il faut le valider pour le légitimer, afin que votre pré-ado se sente entendu alors qu’il a le sentiment que personne ne l’écoute. En faisant cela, vous lui dites qu’il a raison de ressentir cela, et ainsi la colère peut redescendre. Cette étape est parfois délicate à faire, car il se peut que vous ne soyez pas du tout en accord avec votre jeune. Si c’est le cas, essayez de vous rappeler qu’il s’agit non pas de valider s’il a raison ou non, mais bien que ce qu’il ressent est vrai.
En fonction des situations, il se peut que l’étape Calmer doive passer avant le reste (violence, enfant ingérable, écoute impossible). N’hésitez pas à commencer par calmer votre pré-ado si vous trouvez cela pertinent dans ladite situation.
L’écoute et la validation ont généralement pour effet de calmer naturellement le pré-ado sans qu’il soit nécessaire de faire plus. Dans le cas contraire, il faut passer par cette étape avant de pouvoir discuter avec votre jeune. Il faut qu’il soit intellectuellement disponible pour vous entendre et pouvoir réfléchir sur ce qu’il s’est passé. Vous pouvez lui proposer des activités relaxantes ou qui sont loin du sujet conflictuel (respirer un bon coup, faire un tour dehors, s’isoler avec de la musique, etc.).
Maintenant que votre jeune est calmé, vous pouvez (enfin) le raisonner sur ce qui s’est passé. Il s’agit ici de lui dire que bien que vous compreniez sa colère, vous lui exprimez votre point de vue de la situation. Vous êtes détenteur de l’autorité, il y a des règles que vous avez décidées, et il se doit de les respecter. Il est crucial de lui rappeler que sa colère a beau prendre toutes les formes, vous ne bougerez pas d’un iota dans ces conditions. Paradoxalement, vous envoyez deux messages à votre jeune : 1) il y a des règles qui sont frustrantes auxquelles il faut s’accommoder bien qu’on soit en désaccord ; 2) qu’il peut vivre sa colère pleinement, et que rien ne change. Ça peut être très rassurant pour un pré-ado colérique ; il peut perdre le contrôle, mais vous, vous gardez votre sang-froid et il ne peut pas vous faire fléchir.
Bien que toutes les colères ne soient pas à éviter, les modérer est tout de même une excellente solution. Voici quelques pistes pour y parvenir :
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