L’aventure scoute continue de séduire les jeunes et leurs familles. Jeux collectifs, constructions en bois, préparation du repas, vie sous la tente, la recette scoute semble immuable de génération en génération.
« Les activités, les traditions n’ont pas énormément changé, convient Ahmad Amjad alias Ankas, responsable de la troupe et de la section (garçons et filles de 12 à 17 ans), aux scouts de Chêne à Genève. C’est justement cette simplicité, cette économie de moyens qui apportent aux enfants de l’autonomie et le sens du partage. »
Le goût pour la nature après une longue période de crise sanitaire et de semi-confinement, a sûrement participé à un regain d’intérêt pour ce genre d’activités au grand air. Durant la pandémie, les scouts de Chêne ne sont pas restés les bras croisés et ont mis en pratique les principes qui les animent.
« En 2020, pendant plusieurs mois, nous avons fait les courses pour des personnes âgées des 3 Chêne, se souvient Chérine. Certaines d’entre elles n’avaient pas d’autre contact que nous avec l’extérieur. »
Le scoutisme est plein de ressources, sait s’adapter et vous permet d’en apprendre plus sur vous-même. « Ça apporte beaucoup de clefs dans la vie, estime Ahmad. Ce mouvement pour les jeunes par les jeunes touche à l’écologie, à l’environnement et humainement, vous rapproche les uns des autres sans réel rapport d'autorité. »
Loin des clichés passéistes de jeunes chantant autour d'un feu de camp – interdit cet été –, la vie scoute est un laboratoire de la débrouillardise où l’entraide et la solidarité deviennent vite une seconde nature.
Il faut dire que le groupe scout Chêne a vécu cet été 2022 des moments forts avec le plus grand rassemblement de scouts de Suisse jamais organisé.
« J’y étais ! » Pas de doute que les quelque 30 000 jeunes réunis à Ulrichen dans la vallée de Conches (VS) se souviendront longtemps avoir assisté au Mova, le camp fédéral scout qui s’est tenu du 23 juillet au 6 août dernier.
« C’était spectaculaire et ça restera gravé dans ma mémoire, s’exclame Ahmad Amjad. Ça ressemblait à une petite ville où tout le monde se connait même si on ne se connaissait pas vraiment. »
Francophones, germanophones, italophones, anglophones, d’un canton voisin ou d’un autre pays invité, les scouts forment une grande famille avec les mêmes mœurs, les mêmes fondements.
« Même si les langues diffèrent, on échange ensemble, remarque Karjane – de son vrai nom Chérine Mikebi –, responsable de tout le groupe Chêne. Croiser autant de scouts est une expérience rare qu’on ne vit qu’une fois. »
Et pour cause, le camp fédéral n’a lieu que tous les 14 ans. Télé, médias sociaux ont relayé cet incroyable attroupement ce qui n’a pas manqué de susciter l’intérêt de nombreuses familles. « Nous avons enregistré une hausse des demandes d’inscriptions après le camp fédéral, confirme Chérine. La meute (scout·e·s de 7-12 ans) est complète et les patrouilles troupe/section ont vu aussi leurs effectifs augmenter. » Vieux de plus de 100 ans, le mouvement scout prouve que ses valeurs, son état d’esprit n’ont rien perdu de leur vitalité et sont aujourd’hui plus que jamais dans l’air du temps.
François Jeand’Heur
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