Les neurosciences étudient la façon dont fonctionne notre cerveau, notre système nerveux et tout ce qui touche de près ou de loin au neurone, la cellule dont le travail est de faire circuler les informations dans notre cerveau. Et c'est absolument fascinant de découvrir comment nous gardons en mémoire certaines données, comment nous apprenons, comment se passe l'apprentissage.
Une des premières découvertes est que notre cerveau évolue en permanence! Il se transforme, se modèle, s'adapte tout au long de notre vie, en fonction des différentes expériences que nous vivons, et des nouveaux apprentissages que nous faisons.
La bonne nouvelle c'est que durant toute notre vie, de nouvelles connexions se font entre les neurones et que donc, nous pouvons apprendre de nouvelles choses en permanence. C'est ce qu'on appelle la plasticité du cerveau.
L'autre bonne nouvelle c'est que, comme un muscle, le cerveau évolue et s'entretient. Plus on s'en sert, plus on le stimule et on le sollicite, plus le cerveau est actif et crée des connexions neuronales. A l'inverse, moins on le stimule, moins les connexions sont sollicités, et pour finir elles se grippent.
L'étude, la mémorisation et l'apprentissage, tout ceci est rendu possible grâce à la plasticité de notre cerveau.
Bien entendu les chercheurs ont donc cherché à savoir ce qui pourrait rendre les apprentissages encore plus facile.
Comment, puisqu'on sait que notre cerveau évolue et se transforme en permanence, utiliser cette plasticité pour améliorer notre mémoire, aider nos enfant à mieux se concentrer, à être plus attentifs et à développer de nouvelles compétences? Voici quelques points importants à favoriser au quotidien pour aider nos enfants dans leurs différents apprentissages.
Le mouvement
Le mouvement facilite les apprentissages. On le voit bien, les enfants ont besoin de bouger, sauter, grimper, courir pour développer leur motricité globale. En développant cette motricité, ils développent aussi leurs capacités cognitives.
D’où l’importance du sport dans les apprentissages. Voir aussi notre article sur le sport, l'école et la concentration
La musique
L’habileté musicale «joue» sur la plasticité du cerveau et aide les enfants à mieux se concentrer et à réfléchir.
Accademia d'Archi, école de musique à Genève a financé une étude en collaboration avec la Haute école de santé de Genève qui s’intitule «Impact de l’orchestre en classe au sein d’une école publique genevoise sur le développement cognitif et sensorimoteur de l’enfant».
Menée pendant trois ans par la professeure Clara James et son équipe auprès de deux groupes d’enfants, l’un pratiquant intensivement la musique, l’autre suivant un cursus scolaire standard, les résultats ont été publiés en décembre 2018.
Cette étude confirme que l’entraînement musical renforce la mémoire de travail, modifie la pensée logique et d’autres facultés cognitives liées à l’attention. Pour un enfant de cinq ans, tenir un violon entre ses petites mains et réussir à coordonner ses gestes requiert à la fois une dextérité manuelle et cérébrale.
Voir le résultat de l'étude ici
Le sommeil
Durant la nuit notre inconscient travaille. Notre cerveau revisite la journée et renforce la mémoire. Souvent on trouve la solution à un problème durant la nuit ou bien on mémorise un texte qu'on a relu avant de s'endormir.
Ainsi les neurosciences confirment que le sommeil joue un rôle clé dans l’apprentissage. Avec un déficit d'heures de sommeil, l'enfant présente de moins bonnes capacités de mémorisation.
D'où l'intérêt de faire en sorte que l'enfant dorme suffisamment. Soyez attentifs aux écrans le coucher. Soit ils sont éteints, soit il faudra les récupérer avant le coucher pour limiter leur exposition à la lumière bleue à laquelle ils/elles sont particulièrement sensibles et qui perturbe le cycle du sommeil.
La concentration ou attention
C'est l'action de se concentrer, de focaliser son esprit sur un sujet particulier.
Selon Roger Vittoz, médecin lausannois, la concentration est la faculté de pouvoir fixer sa pensée sur un point donné, de suivre le développement d’une idée sans se laisser distraire, simplement de pouvoir s’abstraire dans une lecture, dans un travail quelconque.
Comment booster la concentration de son enfant? Quelques exercices à faire avec son enfant
L’engagement actif
L’enfant apprend beaucoup plus facilement quand il s’engage activement. Différentes études neuroscientifiques ont démontré que l'enfant (ou l'adulte) assimile de nouvelles connaissances lorsqu’il se mobilise et se sent impliqué dans un processus.
D'où l'intérêt de la pédagogie de projet qui met l'accent sur l'implication de l'enfant à l'élaboration de son savoir. Cette pédagogie est fondé sur la motivation de l'élève, suscitée par l'aboutissement à une réalisation concrète, traduite en objectifs et en programmation.
Pour intégrer de nouveaux apprentissages, il est donc important que:
Peut-être le point le plus important! Le feed-back positif
L’apprentissage se trouve grandement facilité si l'enfant est valorisé. Il lui est plus facile d’acquérir une nouvelle compétence quand il réussit des choses qui lui paraissaient difficiles au départ et qu’il a conscience de sa progression. Les approbations, la validation et les encouragements sont des feed-back efficaces : ils aident à apprendre plus vite et mieux.
La répétition
La consolidation et la répétition favorisent aussi les apprentissages. Plus le cerveau est sollicité pour exécuter une action, plus celle-ci sera effectuée rapidement et facilement.
Les neurosciences affirment qu’en répétant les nouvelles informations, on les intègre mieux. Et si les nouvelles connaissances ne sont pas consolidées, elles finissent tout simplement par s’évaporer. Quand ils sont répétés, les nouveaux apprentissages deviennent pérennes, automatiques et inconscients. C'est le fameux "par coeur" - Découvrir notre méthode efficace pour apprendre par coeur.
L’erreur
L’erreur est un support pour la construction du savoir. L’apprentissage repose sur un mécanisme par essais et erreurs. Un bébé apprend à marcher en essayant de faire quelques pas. En tombant. Puis en recommençant. S’il n’essayait pas à nouveau, il ne marcherait jamais.
Un retour rapide et positif sur les éventuelles erreurs commises permet de mieux intégrer les apprentissages.
Et attention : il est préférable d’éviter de sanctionner l’erreur. Le stress inhibe et bloque l’apprentissage. Mieux vaut privilégier un retour factuel, sans jugement de valeur.
En conclusion
Les neurosciences cognitives s’intéressent de près au fonctionnement du cerveau. Elles permettent de mieux comprendre les mécanismes cognitifs et la manière dont le cerveau traite les informations.
Les neuroscientifiques ont ainsi découvert que certaines actions permettent de mémoriser plus facilement les apprentissages : un sommeil réparateur, l’écoute de la musique ou un engagement actif lors d’un nouvel apprentissage, par exemple. Ces petits gestes simples permettent d’améliorer les capacités intellectuelles, de stimuler l’attention et finalement, de créer de nouvelles connexions neuronales.
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