C’est une peur irraisonnée d’aller à l’école, doublée de bouffées d’angoisses, voire d’angoisse panique sidérant le jeune et le rendant dans l’incapacité de s’intégrer à l’école et d’y fonctionner comme écolier. La volonté n’a rien à voir dans cet état invalidant car, bien qu'il n'y arrive pas, l’écolier désire réellement se rendre aux cours.
Les phobies surgissent en général plus particulièrement à trois moments: de 5 à 6 ans; de 10 à 11 ans et de 14 à 15 ans. A l'adolescence, elles sont souvent ignorées dans un premier temps et c’est pour cela qu’elles peuvent s’installer plus ou moins durablement. L'entourage a du mal à comprendre les raisons de cette angoisse, bien présente, sans que pourtant rien ne l’explique, chez ces jeunes qui revendiquent déjà d’être considérés comme des «grands».
Les symptômes de la phobie scolaire peuvent être multiples et les jeunes qui en souffrent, désinvestissent la vie intellectuelle, parfois régressent, limitent les contacts avec leurs pairs.
Les causes sont multiples. La phobie scolaire peut être liée à un attachement particulièrement fort aux parents, à une peur de perdre leur amour, à l’image qu’on veut leur donner, à la crainte de grandir et de se lancer dans le monde.
On retiendra plus particulièrement que les jeunes qui en souffrent ont un rapport particulier avec l’espace. Pour eux, il y a les bons espaces (la maison, la chambre, la cuisine) et les mauvais espaces (l’école, la salle de gym, la piscine par exemple), on est protégés dans les uns et on est en danger si on fréquente les autres.
Ces jeunes ont aussi un rapport spécifique avec le temps. C’est comme s’ils avaient besoin de se chercher des sortes de «bornes» ou de «jalons» temporels: «A quel moment "ça" a commencé, comment c’était "avant"…». C’est comme s’il fallait recréer l’histoire et le passé.
Ils ont une grande difficulté, voire une impossibilité de parler de leurs sentiments, à dire s’ils sont tristes ou joyeux. Ils n’ont pas de projet pour l’avenir. S'ils font tout de même des projets, ceux-ci sont alors disproportionnés et presque irréalisables: par exemple, alors qu’ils ne vont plus à l’école ils se voient ingénieur ou cosmonaute. Leur curiosité et leur intérêt pour apprendre se sont comme éteints même si dans la plupart des cas ils ont été de bons élèves qui ont aimé l’école.
Du point de vue des jeunes, c’est un lieu qui peut paraître comme très inquiétant, où on est évalué, où on ne peut se soustraire à l’apprentissage social, intellectuel et groupal, un lieu de confrontation avec ses pairs et avec les adultes. L'école peut être ressentie comme un lieu public où étrangement on peut se sentir particulière seul parce qu’on n’est plus entouré par une famille rassurante et «contenante». Et puis, c’est un lieu où il faut «penser», avoir un jugement personnel, prendre des risques, préparer sa future vie de jeune adulte …et c’est parfois vécu comme très inquiétant.
Il est très important de ne pas laisser s’installer la phobie scolaire en la repérant rapidement. La mobilisation de la famille et l’intervention de spécialistes sont souvent indispensables pour que le jeune puisse reprendre la vie scolaire et se remettre à investir l’étude.
Séparation.... d'avec quoi et pourquoi? De quelle séparation parle-t-on?
En fait, la «séparation» est le travail de toute une vie, qui ne se termine jamais. Elle est nécessaire afin de devenir un être libre et pensant, qui doit devenir un individu, un être «non divisible, formé», entier et complet.
La séparation implique une prise de distance par rapport aux personnes qui nous entoure comme par rapport à notre environnement. L’idée n’est pas de se tenir en retrait mais d’en être «partenaire». Devenir autonome est un véritable travail au quotidien. Il s’agit d’avoir un regard sur nos dépendances, sur nos influences parentales et éducatives, ceci pour se les approprier, pour les faire nôtres; ou au contraire pour s’en séparer quand elles ne correspondent pas à ce que nous voulons faire de notre vie.
Le but de tout ce labeur, est de tisser des liens de qualités, des liens «vrais» d’adultes à adultes responsables et impliqués.
Se séparer, se distancer, c’est à la fois une envie et une crainte. Un sentiment de prise de risques, l'impression qu'en un certain sens, un «deuil» doit être fait: on est plus un tout petit que les parents peuvent rassurer et auquel il ne peut rien arriver. Cette séparation peut se concrétiser par des événements très factuels dans la vie de l'individu: prendre un appartement, se marier, partir en voyage sans ses parents, peuvent se révéler être autant de "petits deuils" par rapport à une situation désormais révolue.
Petit à petit on tend à être une personne autonome, capable de pensées et de jugements qui lui sont propres. Quelqu’un qui prend conscience de sa capacité de jugement. On série les choses, on fait des choix: «ceci me plaît», «cela ne me plaît pas», «j'accepte ceci, je m'oppose à cela» …
Mais ce processus de choix implique l'acceptation de la perte. En faisant un choix, on perd ce que l'on a pas choisi.
Il est très possible que des phobies jalonnent notre vie. Dans la petite enfance, celles-ci prennent la forme de la peur du noir, de la peur des petits animaux, des fantômes, etc. En règle générale, elles diminuent vers l'âge de 7, 8 ans, puis peuvent réapparaître sous de nouvelles formes à l'adolescence (peur de la maladie par ex). Souvent elles ne disparaissent pas complètement chez l’adulte. Même si les peurs et les «petites phobies» peuvent avoir un caractère relativement normal chez l'être humain, il est important de veiller à ce qu'elles n’envahissent pas toute notre vie et nous empêchent de fonctionner.
On peut expliquer l'apparition des phobies comment un moyen que l'individu met en place inconsciemment pour rationaliser et traiter ses angoisses. Ces dernières sont mises à l’extérieur sur un objet spécifique, ce qui permet de rationaliser les situations difficiles et de réduire les tensions qui en résultent. Elles évitent de «penser» et permettent d’anticiper les moments perçus comme désagréables.
Elles réduisent les tensions et permettent au sujet d’avoir une bonne image de lui car il parvient à juguler sa peur, à dominer son anxiété. Elles permettent de parler dans le concret, dans le rationnel caron ne se moque pas de quelqu’un qui a peur.
Pour enfant dès 4 ans autour de la rentrée scolaire, à lire avec Papa ou Maman Cinq histoires qui abordent les inquiétudes des enfants liées à l'école : peur de la rentrée, peur des moqueries, peur de la maîtresse, peur de rater ou peur de ne pas avoir d'amis. Chacune de ces petites histoires se conclut par une explication et les conseils d'une psychologue, Geneviève Djenati
Commentaires
Je vous remercie.