Les bébés et les jeunes enfants sont toujours en mouvement et en retirent énormément de plaisir.
Le Prof. Dr. Mienert, psychologue du développement et de l’apprentissage (Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Sociales de l’Université Nouvelle Européenne à Kerkrade /P-B), sait toute l’importance que constitue pour les bébés le plaisir de bouger et ce que peuvent faire les parents pour stimuler la motricité de leur enfant.
Découvrez ses conseils aux parents sur la manière dont ils peuvent eux aussi bouger avec leur bébé, pour encore plus de joie partagée.
«L’acquisition de la psychomotricité globale et de la psychomotricité fine se fait par étapes. Et ces étapes peuvent varier d’un enfant à l’autre. Les enfants ne marchent pas tous à quatre pattes en même temps ou de la même façon, les capacités de se lever ou de saisir peuvent aussi se manifester différemment selon les enfants.
Au bout du compte, ils finissent tous par maîtriser les mêmes capacités. Ils sont capables de se tenir debout, de marcher, courir, sauter, d’attraper et de jeter un objet avec de plus en plus de précision. En parallèle, l’enfant améliore son contrôle moteur, puisqu’il lui faut également maîtriser le mouvement initié. Plus simplement formulé, quand on apprend à marcher, il faut aussi apprendre à freiner et à s‘arrêter.»
Ce qui désespère souvent les parents est plutôt, de notre point de vue à nous, psychologues pour enfants, un excellent signe de développement !
L’enfant montre qu’il a développé un concept du Moi, donc qu’il a déjà compris qu’il était un individu à part entière. Une étape qui précède de peu l’apparition du concept de performance individuelle, à savoir la capacité à se représenter ce que l’on a envie d’être et à évaluer sa propre performance comme étant bonne ou moins bonne.
Même si cela prend plus de temps, les parents devraient toujours donner à leur enfant une chance de faire seul les choses. Il suffit de prévoir un peu plus de marge pour l’habillage, le déshabillage, la toilette, le repas et ainsi de suite, de façon à laisser aux enfants la possibilité d’essayer et de faire tout seul. Dans ce type de situation, le stress ne sert qu’à engendrer des réactions de défi et à accroître la pression des uns et des autres.
«D’expérience, les remontrances ne servent pas à grand-chose. L’enfant perçoit certes la frustration de l’adulte, mais il n’arrive pas à la l’identifier et à la comprendre correctement, car il n’a pas encore la capacité de se mettre à la place de ses parents.
Si l’enfant se montre trop énervé, les parents doivent lui aménager des petits moments de pause, le temps par exemple de boire quelque chose ou de prendre un goûter, ou encore de le prendre sur les genoux pour partager avec lui une activité plus calme, sur les bancs disposés autour du terrain.»
Là encore, les remontrances ou les bons conseils se révèlent peu utiles. Certains enfants ont besoin d’un temps d’observation et de la présence rassurante de leurs parents. Et ce temps doit leur être accordé.
Stimulez-le de façon tranquille: “Prends le temps de tout regarder et de voir où tu as envie d’aller ou par quoi tu veux commencer!“. Ce qui aide aussi parfois, c’est de montrer l’exemple. Les parents peuvent eux-mêmes grimper au toboggan ou franchir le tunnel et être surpris de voir la vitesse avec laquelle leur petit les suit.»
«Il est évident que toute activité comporte une part de risque. Mais les parents ne doivent pas oublier que leur enfant doit également apprendre à gérer le risque. Le désir de sécurité qu’éprouvent les parents par rapport à leurs enfants tend à faire perdre aux enfants leur confiance en eux. On doit aussi apprendre à tomber. Si des parents ont du mal à voir leur enfant escalader et se surprennent à le mettre en garde trop souvent, ils lui transmettent en fait le message que le mouvement est quelque chose de dangereux, qu’il faut éviter.
En règle générale, dans toutes ses activités, l’enfant devrait dans la mesure du possible être accompagné par la personne dont la marge de tolérance dans l’activité ou le domaine concerné est la plus grande.»
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