Les femmes suisses sont parmi les plus nombreuses en Europe, à allaiter leur enfant à la naissance. Opter pour l’allaitement est un choix basé sur le partage d’une relation privilégiée et en même temps un objectif sanitaire. Le bonheur de cette expérience doit rester à la convenance de la maman pour être bien vécu. Réussir son allaitement, c’est le vivre sereinement pour son bébé et pour soi.
Selon le rapport 2011* de la Fondation suisse pour la promotion de l’allaitement maternel, près de 90% des femmes suisses allaitent leur enfant après l’accouchement. Et plus de la moitié continue après trois mois. Cet encouragement à donner le sein s’explique par les bienfaits reconnus de l’allaitement. Il apporte tous les nutriments dont le nouveau-né a besoin. Des études démontrent que le lait maternel protégent de l'allergie, de l'obésité. La mère transmet les anticorps que le lait de vache ne possède pas. Le lait maternel contient trois fois moins de protéines et il est donc plus digeste.
C’était le thème cette année, de la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Naturel, à la portée de chacune, pourquoi hésiter ? Les bénéfices sont nombreux, l’expérience unique. Pour vivre ces moments de partage, il faut s’y préparer et se rassurer sur sa capacité à donner ce qu’il faut à son enfant. La nature est bien faite et fabrique pendant la grossesse, le colostrum. Il s'agit d'un premier lait, riche en protéines et anticorps qui protégeront le nouveau-né. A la naissance, le lait s’enrichit avec tous les éléments indispensables à la croissance de bébé ; vitamines, glucides, lipides,oligo-éléments. Selon de nombreuses études, les bébés nourris au sein souffrent moins fréquemment d’otites, de diarrhée que les enfants nourris au biberon. Ils ont également moins de problèmes respiratoires ou urinaires. L’allaitement ne profite pas qu’à l’enfant mais aussi à la mère. Après l’accouchement, il diminue les risques d’infection et accélère le retour à la normale de l’utérus. Il participe à la perte de poids après la naissance, réduit le risque de développer un cancer du sein avant la ménopause. Un pédiatre ou un centre de puériculture saura accompagner et aider la future maman, à faire le bon choix. Car l’allaitement oblige à une totale disponibilité et peut provoquer une extrême fatigue. Le lait maternel se digèrant plus vite, l’enfant réclame plus souvent. La fréquence des tétées peut être très rapprochée et faute de montre suisse, le nouveau-né ne fait pas la différence entre le jour et la nuit.
Quand les femmes reprennent leur activité après quatre mois, elles s’organisent. La loi suisse leur permet de « tirer » leur lait au bureau, de profiter sur leur lieu de travail, de pauses aménagées. Elles réduisent les tétées au matin et au soir et conservent le reste de leur lait dans des biberons. Si l’allaitement est recommandé et bénéfique, il ne faut pas qu’il se transforme en diktat. Son rôle en Afrique n’est pas le même qu’en Suisse. Aussi, les femmes qui ne désirent pas allaiter ne doivent pas culpabiliser. « L’allaitement est bon pour l’enfant c’est indéniable. Mais s’il n’est pas assumé, la maman peut être fatiguée, irritable et les relations avec l’enfant s’en ressentent. » La copine, la voisine, qui vantent l’allaitement peuvent donner le sentiment de ne pas être une bonne mère. Mieux vaut assumer son choix et trouver le meilleur lait hypoallergénique se rapprochant du lait maternel. Des liens profonds entre la mère et l’enfant se créent autant avec une alimentation au biberon qu’avec l’allaitement. Et de vivre dans tous les cas, la relation avec son enfant en toute sérénité.
François Jeand’Heur
* www.allaiter.ch - Rapport annuel 2011
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