Un article fait en collaboration avec l'Ecole de Musique Croq'notes à Versoix
Ou alors est-ce le piano, la flûte, l’accordéon? Avant de choisir prendre un cours de piano, de guitare ou de violon, avant de choisir un instrument, l’enfant découvre les différentes sonorités, explore un monde de sensations et d’imagination. L’important est d’essayer, de persister et surtout de prendre du plaisir.
«Il y a quelque chose d’inexplicable. Un enfant va tout d’un coup se sentir à l’aise, avoir une affinité avec l’instrument», constate Yasmine Ambroise-Siddiqui, directrice de Croq’Notes, école de musique à Versoix.
Tenter de savoir ce qui pousse une fille ou un garçon à choisir le piano, la harpe, c'est d’abord raconter l’histoire d’une rencontre. Le son, le toucher, mais aussi l’aspect, la façon de tenir l’instrument déterminent les préférences.
«Certains détestent la sonorité du violon alors que d’autres vont trouver ça super, ainsi que l’archet, la position du corps», note Mme Ambroise-Siddiqui. C’est pourquoi rien ne presse tant que l’enfant n’a pas manié, expérimenté, tenu entre ses mains un instrument à vent, à cordes, classique ou électrique.
Avant que son goût ne se fixe, l’enfant doit pouvoir se concentrer et être physiquement prêt.
«Même avec des instruments adaptés à leur taille, un violon, un violoncelle, une guitare au quart, au demi, au huitième, il faut de la force dans les doigts», rappelle Mme Ambroise-Siddiqui.
S’il est trop jeune et qu’il passe son année à faire trois notes, il peut finir par se décourager.
Entre quatre et six ans, il gratouillera, découvrira pour le «fun», mais ce n’est qu’après qu’il apprendra de vraies mélodies.
Rien ne l’oblige en grandissant à s’en tenir à son choix de départ et s’il s’ennuie, veut changer d’instrument, tout reste possible.
«On ne recommence pas tout à zéro, confirme la directrice de l’école. Vous avez déjà tout un bagage, la synchronisation des mains, la capacité de lire une partition». S’il y a un âge minimum pour commencer, l’apprentissage peut se faire plus tard, et la motivation est souvent très grande.
«Celui qui a débuté à 6-7 ans veut parfois tout arrêter à l’adolescence, alors que celui qui commence à 14-15 ans, a vraiment envie de faire de la musique », observe Mme Ambroise-Siddiqui. Que ce soit avec des amis ou par le biais de l’option musique au collège, les ados sont guidés par leur propre choix.
Comme pour toute activité, l’enfant doit prendre du plaisir pour progresser. Si l’influence familiale ou celle des copains peut l’aider, il doit choisir par lui-même quel instrument il veut pratiquer. Si les parents hésitent à investir dans un piano qui coûte cher et prend de la place, ils ne doivent pas à l’inverse décréter qu’il en jouera coûte que coûte parce qu’il y en a un à la maison. Ils accompagneront aussi leur fils ou leur fille au début, pour faire ses exercices, son solfège.
«La première année, cinq minutes par jour suffisent, ça ne prend pas plus de temps que de se brosser les dents» explique Mme Ambroise-Siddiqui. Mais avant dix, douze ans, un enfant ne peut pas se responsabiliser tout seul. Le jeune n’aura pas cette discipline au quotidien sans un appui extérieur. De cet entraînement régulier et constant dépend l’envie de continuer ou au contraire d’abandonner.
«Même Mozart ne serait pas devenu le génie qu’il est sans ses huit heures de piano par jour, dès l’âge de quatre ans», rappelle Yasmine Ambroise-Siddiqui. Avant d’en arriver là, les toutes premières notes tapées, grattées ou soufflées, donneront à l’enfant débutant, le goût, la volonté de jouer d’un instrument.
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