« En deux semaines, on ne devient pas bilingue mais être dans le pays provoque souvent le déclic, résume Tiffanie Steiner, responsable de l’agence AILS, à Genève. On rencontre des étudiants qui viennent de partout et on ose se lancer ». Souvent en difficulté à l’école, les parents espèrent en envoyant leur enfant à l’étranger, qu’il y trouvera le goût d’apprendre. Plus que les heures passées assis en classe ou que la liste des verbes irréguliers à retenir, l’expérience hors des frontières est un déclencheur. « Là-bas, ils sont obligés de parler et ils s’aperçoivent qu’ils ont appris des choses durant l’année scolaire qu’ils peuvent utiliser », observe Claudia Jankech, psychologue-psychothérapeute, à Lausanne. Vivre à l’heure anglaise, allemande ou française leur ouvre aussi des horizons à plus long terme « Plus tard dans leur vie étudiante, ces séjours leur serviront pour des programmes du type Erasmus », insiste la psychologue. Famille d’accueil ou en groupe, séjour long ou court, les parents doivent choisir la formule la plus adaptée, pour éviter toute ombre au tableau.
Le jeune doit être motivé à l’idée de partir, sans quoi il peut vivre une mauvaise expérience, se sentir isolé dans un pays qu’il ne connaît pas, dans une langue qu’il ne comprend pas. « Tomber dans un dortoir où il y a du bruit, ne connaître personne, sont des situations difficiles », analyse Claudia Jankech. Partir trop jeune, c’est prendre le risque que l’enfant s’ennuie et n’en profite pas. « On demande toujours à rencontrer le jeune à l’agence, ça ne sert à rien de les forcer », confie Tiffanie Steiner. Même si elles sont en partie studieuses, ce sont d’abord des vacances et l’enfant doit se réjouir à l’idée d’aller pratiquer des activités divertissantes. Une autre formule consiste à l’envoyer pas trop loin de chez lui. « Si la famille habite à côté, elle peut l’amener le matin et venir le rechercher le soir, c’est possible », indique Ellen Witzke, responsable de l’agence Berlitz, à Zurich. Basés en Suisse, Bâle, Zoug, Chexbres, Lausanne, Leissingen, ce sont en tout dix camps qui sont proposés aux enfants de 7 à 17 ans. Et pour finir de les décider, mieux vaut jouer sur leurs passions sportives ou culturelles.
Voile à Malte, surf à Davos, équitation, théâtre, photo, font partie des nombreuses animations proposées par les organismes. Après l’école obligatoire, il y a aussi la possibilité dès quinze ans, de séjourner pendant six mois, un an aux Etats-Unis, dans une high school. De plus en plus à la carte, les offres ne cessent de se spécialiser, délaissant les multi-activités. Ainsi, le Junior Leadership Training proposé par Berlitz, prépare le futur professionnel d’enfants de 12 à 18 ans. Pour ceux qui maîtrisent déjà l’anglais, il leur sera enseigné l’art de prendre la parole en public d’échanger avec des interlocuteurs de tous pays, qu’ils soient japonais ou brésiliens. « Les parents veulent pour leurs enfants une bonne éducation et leur donner tous les atouts », argumente Mme Witzke. Depuis deux ans, ce camp combine des visites de chocolaterie et des rencontres avec des directeurs d’entreprise. A travers des compétences linguistiques, interculturelles, les séjours linguistiques ont pour vocation d’encourager les jeunes à s’ouvrir au monde et à toutes ses opportunités.
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