C'est un programme de soutien aux parents dans la découverte des livres pour enfants et de l’imaginaire de leurs enfants. Il propose une fois par mois tous les mardis et cinq samedis par an, un éveil à la lecture. Canapés, baby-relax, coussins au sol, le coin des petits entre 0 et 4 ans est aménagé pour passer un bon moment. «La lecture, c’est avant tout un plaisir, pas une obligation, confie Nathalie Brönnimann, responsable de la section jeunesse de la Bibliothèque de Carouge. Nous mettons à disposition, dès la naissance, des albums que nous choisissons.» La soif d’histoires, de récits n’attend pas le nombre des années. Si l’enfant ne comprend pas encore le sens, il est attiré par les images, les couleurs, la forme du livre. « Il y a un effet de surprise à ouvrir, fermer le livre, tourner les pages », note Mme Brönnimann. Même tout-petit, même concentré de manière irrégulière, l’intérêt est là. Entouré, baigné de livres, il se familiarise déjà avec cet objet qu’il retrouvera plus tard. «Découvrir le livre avant l’école, dès le plus jeune âge, c’est lui éviter d’en avoir peur, juge Nathalie Brönnimann. C’est déjà ça de gagné.»
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Une histoire ça se lit avec les yeux mais ça se (ra)conte aussi. Depuis vingt-cinq ans, la Nuit du conte nourrit de paroles petits et grands. Cette manifestation se déroule à travers toute la Suisse et réunit 60.000 participants. «Nous proposons chaque année un thème différent, explique Brigitte Praplan, responsable du bureau romand de l'ISJM, l'Institut suisse Jeunesse et Médias. L’année dernière c’était les sorcières, en 2016 ce sera le secret.» Secret de famille, recette secrète, lettres d’amour secrètes, chacun est libre de raconter ce qu’il veut le deuxième vendredi du mois de novembre. Partout, dans les châteaux, les hôpitaux, en forêt, dans les écoles, les histoires revivent. « La langue des histoires est plus riche et plus complexe que celle du quotidien, observe Mme Praplan. On y emploie les temps du passé, des adjectifs rarement utilisés dans la vie de tous les jours. » Loin des « brosse-toi les dents », « fais tes devoirs », « à table » ou « range ta chambre », le conte invite à faire une pause et à partager. « A la maison, le livre est un support pour échanger en dehors des urgences, souligne Mme Praplan. Il repose aussi les parents qui découvrent une histoire en même temps que leur enfant. » L’espace d’un moment nous vivons le présent, même si l’histoire commence par il était une fois...
Saga, journal, roman policier, biographie, tout est bon dans lecture plutôt que de regarder la télé. Telle pourrait être la devise de l’association Lecture et Compagnie, à Genève. « Ça peut être les titres des journaux, une revue sur les animaux, relève Barbara Bianchi, directrice de l’association. Ce ne sont pas toujours des lectures compliquées. » Durant deux heures, les cinquante lecteurs bénévoles de Lecture et Compagnie sont les yeux de ceux qui ne peuvent plus lire par eux-mêmes. « Nous lisons aux personnes âgées, aux enfants malades, aux handicapés. Grâce au livre nous luttons contre la solitude et l’isolement », assure Mme Bianchi. Au fil des mots, le livre devient un prétexte pour échanger sur d’autres sujets, sur la vie en général, le passé, le futur. Lire stimule l’activité cérébrale, entretient le moral. « Les anciens lecteurs ont un grand appétit intellectuel. Lire pour eux est une façon de se nourrir spirituellement et affectivement », constate Barbara Bianchi. Au temps des réseaux sociaux, la lecture pâtit parfois d’une image austère ou précieuse. Elle serait réservée aux intellos, aux filles, aux gens un peu sérieux. Pourtant, de la fiction à la bande dessinée en passant par la poésie, chaque livre parle de nos sentiments, de nos peurs, de nos envies. Ouvrir un livre, c’est se laisser embarquer dans une aventure dont nous sommes bien souvent le personnage principal.
François Jeand’Heur
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