« Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux. Il faut se satisfaire du nécessaire. Un peu d'eau fraîche et de verdure... » L’ours Baloo est un indécrottable optimiste. Rien ne semble entamer sa bonne humeur. Il prend la vie du bon côté malgré les dangers qui l’entourent. Dans la jungle des hommes et de la société moderne, c'est davantage l’inquiétude qui prévaut. Et il est parfois difficile d’éduquer son enfant à voir la vie en rose. Une bonne dose d’optimisme l’aide pourtant à prendre confiance en lui et à surmonter les obstacles.
Dans n’importe quel pays, les enfants se ressemblent. Spontanément, ils sont curieux de la vie, ont soif de découvertes. «A la naissance, nous avons des potentiels semblables, observe Nicole Capt, psychologue-psychothérapeute FSP, à Chêne-Bougeries. Après, la culture, le vécu vont avoir un impact considérable sur chaque individu.» Certains grandissent dans des contrées où les populations rient facilement, ne dramatisent pas quand sous d’autres cieux les choses sont prises avec sérieux, voire pessimisme. «En Suisse, nous sommes très critiques, avares de compliments, note Mme Capt. Nous pointons du doigt les choses qui ne vont pas. » Un jugement trop sévère, une exigence trop élevée peuvent bloquer l’enfant qui ne se sent pas à la hauteur. «Chez nous, on ne cache pas ce qui ne va pas, explique Rachel Bollard, directrice de l’école La Marelle à pédagogie Montessori, à Chêne-Bourg. Mais autant que les apprentissages, nous nous attachons à ce que l’enfant trouve sa place dans le groupe.» Ici de 3 à 12 ans, on avance en douceur, à son rythme. La classe est un lieu de socialisation, où l’on se fait des copains. Les professeurs, optimistes de nature savent que bien entourés, les enfants finissent par développer leur potentiel et ouvrir grand les portes de la connaissance. L’optimisme fait confiance au temps et aux capacités de l’enfant à y arriver à un moment ou à un autre.
Un enfant est une éponge et grandir à l’ombre d’un parent anxieux peut refroidir son enthousiasme. Tout comme des problèmes de santé peuvent le fragiliser. A l’école, d’autres défis l’attendent encore et il va devoir s’affirmer. En ne lui passant rien, en l’endurcissant, certains parents pensent le préparer à cette compétition. «On pousse, on pousse, ce n’est jamais assez, estime Mme Capt. Il faut toujours se dépasser pour obtenir plus de satisfaction.» Ce parcours du combattant impacte la qualité de vie, provoque de l’agressivité et un sentiment de frustration quand les résultats tardent à venir. «L’esprit de compétition n’est pas du tout encouragé parce qu’il ne mène à rien, juge Mme Bollard. Cela veut dire qu’on a besoin du regard de l’autre pour savoir si l’on fait bien ou pas.» En toute franchise, en toute honnêteté, les enfants doivent pouvoir évaluer leur propre travail, reconnaître leurs forces et leurs faiblesses. «Nous leur disons bien que c’est pour eux qu’ils travaillent, ni pour nous, ni pour leurs parents», insiste Rachel Bollard. Loin de la méthode Coué, l’optimisme prend sa source en chacun de nous, puise sa force dans nos désirs, dans nos croyances. Il donne du goût à la vie et la sensation d’en profiter sans réserve. «Chassez de votre esprit tous vos soucis. Prenez la vie du bon côté. Riez, sautez, dansez, chantez. Et vous serez un ours très bien léché!» Sacré Baloo!
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