Par Marie-Dominique Genoud.
Responsable du travail psychosocial et
cheffe de projets à la Fondation As’trame, Lausanne.
Dans le cadre de cet article, le mot "enfant" se réfère à toutes les classes d’âges. Chaque fois qu’une différenciation sera nécessaire, elle sera faite.
Que ce soit dans l’intention de le protéger ou parce que la personne qui meurt est à l’hôpital, l’enfant est souvent écarté de sa famille lors de la fin de vie et de la mort d’un proche. Nombre d’enfants vivent alors une angoisse qui a peu de mots pour se dire au sein de la famille, tant le stress émotionnel de chacun est fort.
Sil ne peut dire les questions qui l’habitent ni exprimer les émotions - fortes et souvent contradictoires - qu’il ressent, le processus de deuil de l’enfant risque de se compliquer, voire de devenir pathologique. Un deuil précoce bien accompagné a toutes les chances de s’intégrer normalement. Par contre les conséquences d’un deuil dans l’enfance bloqué dans son processus s’impriment dans la vie de l’adulte et peuvent mener à de nombreuses difficultés psychologiques importantes.
De nombreux facteurs vont influencer le déroulement du processus de deuil de l’enfant. Des éléments tels que son âge, son état de santé physique et mental, la relation qu’il entretenait avec la personne décédée, les circonstances du décès, ce que l’on en dit à la maison, l’attention aux besoins qu’il exprime, vont favoriser son processus de deuil ou bien le contrarier.
De plus, l’enfant va avoir tendance à calquer sa manière de vivre son deuil sur celle de son entourage immédiat. Aider l’enfant, c’est donc aussi aider sa famille.
Le stade de développement de l’enfant est un facteur important : selon son âge, sa capacité à intégrer la perte sera différente ; son appréhension et sa compréhension de la mort sera autre.
Chaque enfant a sa manière à lui d’aborder et de passer au travers du processus de deuil. Les enfants d’une même famille auront chacun leur façon de tracer le chemin de leur deuil : leurs questions seront différentes et se poseront à des moments distincts, les uns auront besoin de plus de temps que les autres et la progression vers une intégration de la perte sera très personnelle à chacun.
Commentaires