Aide éducative et guidance parentale à Genève
Les facteurs déclenchants des mauvais traitements infligés aux enfants, mot inadapté mais néanmoins utilisé faute de mieux, sont ceux qui sont invoqués par les parents à leur décharge, mais qui ne doivent en aucun cas être considéré comme des raisons ou des justifications de ces actes.
Plusieurs études faites dans notre pays permettent de cerner la réalité. La première est celle fait par l’Université de Fribourg qui a interrogé par questionnaire 1006 hommes et 1002 femmes représentatifs de la population. Les 1356 questionnaires renvoyés exploitables (67%) émanaient pour 25% d’hommes et pour 75% de femmes, et ces réponses ont été pondérées selon le sexe. Les questions posées touchaient : l’âge, le sexe, la scolarité accomplie, l’état civil, les professions apprises et les activités exercées par la personne qui remplissait le questionnaire et son conjoint(e) ou compagnon (compagne), le nombre de pièces habitées, le nombre d’enfants et de personnes par famille, les âges et le sexe des enfants, les possibilités de jeux en plein air, la localisation urbaine ou campagnarde de l’habitation, la région linguistique, le degré d’activité de la personne qui remplit le questionnaire et son conjoint(e) ou compagnon (compagne), ainsi qu’une appréciation de la charge des tâches éducatives du moment.
Environ 35% des parents dont un enfant au moins est âgé de moins de 16 ans ont dit avoir châtié physiquement leur enfant au cours des quatre dernières semaines (dont 15% au cours des 7 derniers jours).
Le fait d’exercer une activité professionnelle n’est pas corrélé avec la fréquence du recours aux châtiments corporels. Au contraire, les parents qui ont frappé leur enfant au cours des dernières semaines exercent moins fréquemment une activité lucrative.
Les enfants les plus jeunes, donc les plus fragiles, sont aussi paradoxalement les plus punis physiquement. Selon les indications données par les parents, le nombre de «coups», «gifles», «insultes», et «privations de dessert» diminue à mesure que les enfants grandissent; augmentent en revanche les «interdictions de regarder la télévision» et les «privations de sortie». De façon générale on frappe plus souvent les garçons.
Les parents citent le plus souvent des comportements «gênants» chez l’enfant tels que désobéissance, disputes, mais aussi irritation et fatigue chez la personne qui punit. Il est frappant de constater que le motif invoqué pour punir les enfants de moins de 2,5 ans est, dans 40% des cas, la désobéissance. Par méconnaissance de la psychologie du développement, les parents attendent manifestement que l’enfant fasse preuve d’une capacité d’adaptation qu’à cet âge il ne contrôle que peu ou pas. Il faut également souligner que le surmenage des parents joue un rôle certain. Il faut aussi relever le défaut de pertinence des motifs du type « a fait mal physiquement au parent » et « réveillé plusieurs fois ».
La transmission intergénérationelle de la violence a aussi été abordée. Une étude réalisée auprès de recrues fournit des données sur l’incidence de la violence physique envers enfants et sa reconduction envers les enfants de la génération suivante, en Suisse.
On a demandé à des recrues quels types de punitions elles se souvenaient avoir subi et quels châtiments elles infligeraient une fois devenues parents. On voit que le nombre de ceux qui pensent devoir infliger des châtiments corporels est extrêmement élevé.
Commentaires