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Mission concentration pour aider les enfants à se concentrer - Genève

Dans un monde agité et hyperconnecté, renforcer son attention est indispensable pour bien apprendre.

Tel Ulysse attaché au mât de son bateau, il faut parfois beaucoup de volonté et de stratagèmes pour ne pas succomber au chant des Sirènes. Ecrans, nouvelles technologies mais aussi agenda surchargé parasitent notre concentration. A la maison, dans leur quotidien, enfants et ados doivent éviter les distractions et ne pas perdre le fil de leurs pensées.


En ordre dispersé

Le manque d’attention est montré du doigt, considéré comme le mal du siècle. En cause, le trop-plein d’informations consommé via la télévision, les tablettes ou les smartphones. Chez les jeunes, les réseaux sociaux accaparent, rythment les journées du matin au soir, voire au-delà. Dans l’univers numérique, le temps et l’espace s’effacent tandis que le sommeil recule.

« Le soir, les écrans stimulent le cerveau comme en plein jour et retardent l’endormissement », avertit Daniel Schechter, pédopsychiatre et médecin adjoint agrégé au service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, aux HUG.

Déphasés, fatigués, les enfants ont des lendemains difficiles et du mal à suivre en classe. Mais qu’on le veuille ou non, entre multitâche et zapping, le monde a changé, il s’est accéléré et il faut bien faire avec.

« Les écrans, les jeux vidéo entraînent le cerveau à faire attention à plusieurs choses à la fois, observe M.Schechter. C’est une nouvelle façon d’apprendre qui est encore décalée du système éducatif où l’on demande de mémoriser et de se focaliser sur une tâche à la fois. »

La technologie n’est donc pas l’ennemie, il faut savoir l’apprivoiser, acquérir la souplesse qui permet de s’en servir et puis de s’en détacher. Les parents touchés eux aussi par le syndrome de déconcentration, cherchent à chasser les nuages noirs et menaçants du stress au-dessus de la tête de leurs enfants. A travers des activités qui leur conviennent, ils finissent par se réajuster et regagnent le chemin de la concentration.

La méditation pour rester aux commandes

L’esprit est vagabond, il se laisse volontiers distraire. Il est ailleurs quelque part entre le passé et le futur, rarement dans le présent.

Méditer peut aider les enfants à se connecter à eux-mêmes, ce qu’on ne leur propose pas souvent et à se retrouver là où ils sont physiquement.
Il faut dire qu’entre les cours, les devoirs, leurs différentes occupations, ils ne savent plus toujours où donner de la tête. Et du multitâche à l’agitation, à la surstimulation, il n’y a qu’un pas. Les enfants sont habitués à ce que ça bouge tout le temps.

Dès cinq ans et à condition qu’ils soient partants, que les parents ne les obligent pas, la méditation développe leur attention. D’autres voies mènent aussi au calme intérieur, à plus de sérénité. Les arts, la musique, le théâtre sont des espaces où créer, où fantasmer dans une société qui va trop vite, estime M.Schechter. Et puis, il ne faut pas vouloir occuper un enfant à tout prix. L’enfance, c’est découvrir le monde par soi-même, librement, spontanément, sans agenda imposé. »

Quand tout s’emballe, la méditation est un bon moyen de ralentir le rythme et de prendre conscience de son ressenti. « Ce n’est pas un travail et il n'y a pas d'objectif à atteindre. Il s'agit de vivre l'expérience du moment, d’observer et de lâcher prise. » Enfin, ultime solution pour favoriser la concentration, les laisser s’ennuyer. L’imagination n’étant jamais bien loin et jamais à court d’idées, ils finiront par trouver tout seuls ce qu’ils ont vraiment envie de faire.


François Jeand’Heur

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