Quand il n'est plus motivé, quand l’école ne l’intéresse plus, le jeune doit pouvoir trouver du soutien autour de lui, mais aussi déceler en lui-même les bonnes raisons de se remettre au travail.
« Je m’ennuie… », « Ça sert à rien… », « J’y arrive pas… » Mais d’où vient ce mal qui frappe soudainement l’élève sans prévenir ? Jusque-là, tout allait si bien… Même si la rentrée scolaire revient tous les ans, cette année elle ne ressemble pas à celle de l'an passé. Il y a un peu plus de stress, d'angoisse et d'enjeux.
Mais comme les autres années, cette rentrée marque une étape supplémentaire dans la vie de l’enfant qui grandit.
« A partir de la préadolescence, l’enfant se pose des questions sur le sens des choses, explique Laurent Picault, coach scolaire à Genève. Avant çà, le contexte familial suffisait à le motiver. »
Entouré, accompagné, il trouvait normal de bien travailler et de répondre aux attentes des parents. Une fois la frontière de l’adolescence franchie, les choses changent. « L’ado passe alors à un modèle social élargi où les camarades sont la nouvelle référence », décrit M.Picault. Dans ce nouveau schéma, l’école n’est plus la priorité mais reste un lieu essentiel de socialisation. « S’il rate son année, le jeune sait qu’il ne sera plus avec ses copains la rentrée suivante », rappelle M.Picault. Quand les mauvaises notes s’accumulent, les parents doivent malgré tout continuer à dialoguer et à avoir confiance dans sa capacité à rebondir.
Loin d’être un repoussoir, l’école plaît à la plupart des élèves. « Pour beaucoup, étudier l’anglais, les maths, le français a du sens et résonne en eux », rassure M.Picault.
Quand ils perdent le fil, les sermonner, les faire rentrer dans le rang s’avère être un mauvais calcul.
« L’enfant ne va pas l’entendre et le recevoir comme une punition, estime M.Picault. Il va se dévaloriser et perdre un peu plus confiance. »
A bout d’arguments, les parents peuvent se tourner vers une aide extérieure. « Un coach scolaire va lui faire prendre conscience que s’il ne va pas à l’école, il n’aura pas de métier plus tard, souligne M.Picault. Que d’ici quelques années, une passion va se dévoiler et qu’il a besoin d’un minimum de connaissances. »
En définissant ensemble des objectifs, en décelant de mauvaises influences, un éventuel harcèlement, le coach fait appel aux ressources propres de l’élève pour se relancer.
A la recherche de sa vraie personnalité, l’adolescent associe le sens de l’effort avec le sens de la vie qui s’ouvre devant lui. Quand il l’a trouvé, l’école n’est plus alors une fatalité mais un chemin plein de promesses.
François Jeand’Heur