Les activités en pleine nature sont bénéfiques pour l’équilibre des enfants et les rendent plus respectueux de leur environnement.
Et si nos enfants lâchaient leur natel, leur ordinateur et retournaient s’amuser en forêt ? Une idée simple et pas si saugrenue par les temps qui courent. Plusieurs études menées ces dernières années en Europe démontrent que les enfants passent de moins en moins de temps dehors. La faute aux écrans, à la peur des parents de les laisser jouer dehors ou encore à un accès restreint aux espaces verts. Et pourtant, se couper de la nature revient à se couper de soi-même, de la relation à ce qui nous entoure.
« Nous ne sommes pas des robots, mais des êtres sensibles et sensoriels, note Catherine Chenu, animatrice des ateliers Feuille, Caillou, Ciseau, à Thônex. C’est un lien au vivant que nous devons favoriser. » La campagne, la mer, la montagne sont des lieux où l’on aime se ressourcer, notamment pendant les vacances. Nous y ressentons un apaisement, une présence plus forte au monde et à nous-mêmes.
Pour les enfants, la nature est aussi un formidable support d’apprentissage. « Pour peu qu’on leur mette le doigt dessus, ils sont vite intéressés, remarque Emilie Tournier, cofondatrice de l’association Naries, à Chêne-Bourg. Ils développent leur sens de l’observation et prennent conscience de l’importance de protéger le milieu naturel. » Au détour d'une balade, d’un jeu en groupe, les enfants font preuve de motivation, de curiosité et de solidarité.
Des sens et du sens
L’école enfantine en forêt est un concept né au Danemark dans les années 50 et qui s’est répandu depuis, en Allemagne et en Suisse alémanique. En Romandie, quelques structures privées dispensent une pédagogie axée sur l’expérience de la nature. Le but n’est pas d’en faire des aventuriers, mais de les exposer à des situations concrètes pour une éducation plus efficace. S’en remettre à Dame Nature peut sembler audacieux quand on est habitué à être enfermé entre quatre murs.
« Au début, certains peuvent se sentir mal à l’aise pour se déplacer ou avoir peur de salir leurs chaussures, explique Mme Chenu. Mais ils s’y font très vite, car le propre de l’enfant, c’est de jouer, d’explorer l’espace autour de lui. »
Face à la force, à l’hostilité des lieux, ils adoptent aussi des nouveaux comportements et se montrent plus solidaires entre eux. Savoir reconnaître un chant d’oiseau, une fleur, les animaux qui habitent la forêt, c’est déjà faire attention et prendre soin de ce qu’il y a juste à côté de nous.
« On respecte mieux ce qu’on connaît mieux, estime Mme Tournier. Nos sorties nature permettent de s’ouvrir au monde et de distinguer le bien et le mal dans nos actions. » En s’interrogeant par exemple, sur la place de chaque animal dans la chaîne alimentaire, les enfants comprennent tout ce qui les lie à la nature. Même si l’on n’y trouve pas de jouet tout fait, la forêt est pleine de surprises. « Les enfants ramassent des branches, des écorces, des cailloux, des marrons, énumère Mme Chenu.
De retour à l’atelier, ils vont pouvoir créer des mobiles, des personnages, jouer avec les formes et les couleurs. » L’écologie, la protection de l’environnement sont devenues des sujets d’actualité pour les enfants du troisième millénaire. « En les sensibilisant aux problèmes de la pollution, à la sauvegarde des espèces, les enfants vont prendre les bonnes habitudes et cela plus facilement que les adultes », considère Mme Tournier.
Au contact de la nature, les jeunes se révèlent enthousiastes, énergiques, responsables, alors laissons-les respirer au grand air !
François Jeand’Heur
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